Les organisations apprenantes, modèle anti-crise ?
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La crise du Covid a mis un coup d’accélérateur à la profonde transformation numérique de l’économie, en cours depuis une vingtaine d’années.
Il y a plus d’un an, le hastag #newnormal apparaissait, signifiant que la situation sanitaire allait devenir une sorte de « nouvelle normalité ». Mais entre volatilité extrême, réorganisation rapide des industries et effondrement de nombreuses entreprises, certaines organisations ont su naviguer efficacement et maintenir le cap de la croissance.
Ces entreprises, ce sont les organisations apprenantes - décryptage
Crises à répétition : comment les utiliser comme levier d’innovation ?
Selon McKinsey, d’ici 2030, 375 millions de travailleurs dans le monde devront changer de métier à cause de l’automatisation des activités. Ce chiffre, bien qu’effrayant, n’est qu’une alerte parmi de nombreuses études qui alarment aujourd’hui sur le rythme incontrôlable de l’évolution du monde du travail.
En parallèle de cette crise des compétences, les organisations sont, depuis plusieurs décennies, touchées par des crises économiques à répétition (subprimes en 2007-2008, inflation, Covid en 2020-2021). Ces crises ont amplement contribué à fragiliser les modèles économiques de nombreuses entreprises.
Face à ces difficultés, certaines organisations se délitent, ou survivent difficilement. Beaucoup d’entre elles ont été contraintes d’organiser des plans de départs volontaires de leurs collaborateurs à grande échelle, faute de perspectives en interne.
Pourtant, d’autres ont su rebondir, allant parfois jusqu’à faire des crises successives des leviers de développement de nouveaux projets, ou des opportunités de réinvention de leur modèle économique. Ces dernières sont appelées organisations apprenantes. Dans le contexte actuel (et à venir), ce sont celles qui réussissent le mieux à survivre aux aléas, voire même à prospérer !
Pour gagner un avantage concurrentiel (mais à terme, pour survivre), toutes les organisations doivent désormais devenir apprenantes. Mais bien sûr, cette évolution n’est pas des plus simples… Pour devenir réellement apprenantes, les entreprises doivent accepter de se transformer en profondeur.
Mais concrètement, qu’entend-on par organisation apprenante ?
Agir plutôt que subir : le credo des organisations apprenantes
Pour David A. Garvin, Professeur d'administration des entreprises à Harvard Business School, les organisations apprenantes sont caractérisées par 5 pratiques. Ces dernières les aident à devenir plus résilientes, mais aussi plus adaptables en temps de crise :
La résolution de problèmes en groupe.
Cette approche permet de miser sur l’intelligence collective, et d’encourager une approche ‘problem solving’.
Le test and learn.
L’action est considérée comme un élément moteur de l'apprentissage, et les collaborateurs sont encouragés à lancer des projets, mener des expériences de manière proactive… L’échec n’est pas un tabou, il est considéré comme une opportunité d’apprentissage lorsqu’un projet ne marche pas.
Le retour d’expérience.
Essentiel pour tirer les leçons du passé et ne pas retomber dans les pièges et les biais décisionnels, le retour d’expérience est crucial dans les organisations apprenantes. Il peut se matérialiser sous de nombreuses formes, comme les post mortem de projets, les conférences ‘REX’ (retour d’expérience d’un collaborateur partagé à l’entreprise, etc.
L’apprentissage collectif
Apprendre avec les autres (avec les collègues, les clients, les partenaires, les fournisseurs,...) permet d’ancrer plus efficacement la connaissance, et crée une dynamique d’apprentissage vertueuse.
Le transfert des connaissances.
Dans l’organisation apprenante, chacun étant un « sachant », il doit disposer des outils pour médiatiser et diffuser ses savoirs. Cette approche est encouragée à tous les niveaux !
Ainsi, les organisations apprenantes sont un nouveau modèle de résilience économique, mais aussi humaine : elles savent donner à leurs collaborateurs les bons outils pour collaborer et contribuer à sa croissance. Et permettent ainsi au passage à leurs collaborateurs de développer des soft skills nécessaires au maintien de leur employabilité.